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Cosmétiques : essence ou ordinaire ?

D’un côté des cosmétiques conventionnels dont le marketing est essentiellement basé sur « le naturel, » contrairement à la réelle composition du produit… De l’autre des cosmétiques naturels et bio. Qui va gagner ? On a une vague idée.

De jeunes naïades qui se douchent à ciel ouvert avec des produits TELLEMENT naturels à base de coco, ou d’aloé, ou de monoï, dans un cadre idyllique. Cela c’est pour le côté face. Côté pile : pas de lithium, mais un paquet d’ingrédients de synthèse, d’origine pétrochimique (1). Et oui, entre le marketing et la réalité des produits cosmétiques : il n’existe pas un fossé, mais un canyon…

Cosmétiques naturels et bio, kesako ?

Pourquoi parle-t-on de cosmétiques « naturels et bio », et pas juste de cosmétiques « bio » ? Parce que qui dit « bio » dit produit agricole répondant aux cahier des charges de l’agriculture biologique : céréales, fruits, légumes, fleurs d’ornement, laits, viande… Dans les produits cosmétiques naturels et bio, les huiles végétales, les huiles essentielles, hydrolats, le miel, les laits animaux comme le lait d’ânesse sont des produits agricoles certifiés bio. Mais, contrairement aux produits alimentaires, une partie importante des ingrédients entrant dans la composition des produits cosmétiques naturels et bio ne sont pas des produits agricoles ; l’eau, tout d’abord, qui peut représenter plus de la moitié du produit fini, ingrédient non-certifiable. Mais aussi les ingrédients d’origine minérale : argiles, rhassoul, sels, pigments minéraux…

Cosmétiques : la recette de base

Qu’ils soient conventionnels ou certifiés bio, les produits cosmétiques contiennent tous :
• de l’eau
• des excipients : ils donnent la “texture” au produit et servent de support aux principes actifs. Dans les shampoings et gels douches, il s’agit de bases lavantes.
• des principes actifs : ils confèrent l’efficacité au produit (hydratation, régénération cellulaire…).
• une infime quantité d’additifs : conservateurs, colorants ou encore parfums.

La différence entre cosmétiques «classiques» et cosmétiques naturels et bio certifiés ?

Principalement la qualité des composants, leur origine, et leur proportion.

Les cosmétiques naturels et bio certifiés par un cahier des charges contiennent un maximum d’ingrédients d’origine végétale et interdisent les ingrédients issus de la pétrochimie ou les parfums de synthèse.

En bio, les principes actifs représentent une majorité du produit, contre moins de 1 % parfois en conventionnel (même si le marketing, lui, est basé à 99,9% sur ce principe actif). Dans les cosmétiques bio par exemple, l’huile d’amande douce sert à la fois d’excipient et d’actif nourrissant ; l’huile essentielle sert à la fois de conservateur et d’actif pour la peau.

Au final, en cosmétique conventionnelle, moins de 5% des ingrédients sont d’origine naturelle, contre 95% à 100% en cosmétique bio. En général aucun ingrédient n’est bio en cosmétique conventionnelle, contre, au minimum, 10% en cosmétique bio. ça fait pas beaucoup 10% d’ingrédients bio, non ? Et bien si… Sachant que les produits cosmétiques comportent souvent 50 à 80% d’eau, ingrédient non certifiable, ce minimum de 10% : c’est déjà beaucoup.

Les principaux labels sélectionnés par Biocoop

Tous les produits cosmétiques distribués dans les magasins Biocoop sont certifiés par un cahier des charges de cosmétique naturelle, à l’exception de quelques produits non certifiables, comme l’argile, le savon de Marseille en pain, les bougies d’oreilles, ou le dentifrice minéral.

Découvrez les labels retenus par Biocoop dans le tableau extrait du dépliant « Soins de beauté, moins de pétrole, plus de Nature ! »

Les exigences spécifiques de Biocoop

Biocoop a des exigences spécifiques, qui vont souvent plus loin que celles stipulées par les principaux cahiers des charges reconnus. Au-delà de l’attention portée aux principes actifs qui composent un produit, Biocoop impose à ses fournisseurs, dès que possible, l’utilisation d’un maximum de composants issus de l’agriculture biologique. Bref : tout ce qui peut être certifié bio doit l’être.

Sodium Lauryl Sulfate : exit !

Le sodium lauryl sulfate et l’ammonium lauryl sulfate, tensio-actifs qui ont une action détergente, ne sont pas autorisés dans tous les cosmétiques. Rappelons qu’un tensio-actif augmente les propriétés mouillantes du produit, a la capacité à former de la mousse et des émulsions. On le retrouve souvent en produits conventionnels dans des gels douches, savons, shampoings, dentifrices, mousses à raser. Il peut être irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires ; son utilisation fréquente participe à éliminer la protection naturelle de la peau et du cuir chevelu.

Bio & équitable

Biocoop est également attentif à la dimension équitable de certains ingrédients entrant dans la composition des cosmétiques. Le beurre de karité et l’huile d’argan présentés sous leur forme simple doivent être certifiés bio et répondre à un cahier des charges du commerce équitable.

Rappelons aussi, pour conclure, que les produits cosmétiques, si il entrent par les pores de notre peau, finissent également dans la nature… Plus incline à absorber un hydrolat bio qu’une substance pétrochimique.

 

(1) Composants autorisés par la réglementation européenne et interdits dans les cahiers des charges des cosmétiques naturels et bio :

• parabens (méthyl, éthyl ou propyl-paraben) : conservateurs synthétiques.
• phénoxy éthanol (Ether de glycol) : conservateur ou solvant, parfois en remplacement des parabens.
• PEG et PPG (polyéthylèneglycol et polypropylèneglycol) : solvants, conservateurs et émulsifiants.
• BHT et BHA (butylhydroxytoluène et butylhydroxyanisole) : antioxydants synthétiques.
• EDTA (éthylene-diamine-tetra-acetic) : conservateur et séquestrant.
• Silicone : émulsifiant d’origine synthétique (substances terminées par -cone ou -xane) qui rendent les textures plus douces.

Source : Rita Stiens, La vérité sur les cosmétiques, Paris, LEDUC.S Editions, 2001.

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