Consommer autrement

Portrait : Le moulin de Bertaud

Jean-Pierre Leroux avait un rêve depuis tout jeune : avoir son propre moulin ! C’est maintenant chose faite et il propose désormais ses farines à Scarabée.

Le moulin de Bertaud

Le Pigeon Blanc
35470 Bain-de-Bretagne

Des visites sont possibles :
contacter l’association du moulin de Bertaud à Bain de Bretagne
au 02 99 43 72 53.

Jean-Pierre Leroux, Le Moulin de Bertaud

D’où te vient cette passion pour les moulins ?

A 14 ans, j’ai lu les Lettres de Mon Moulin. J’ai été impressionné par le personnage de maître Cornille qui refusait un peu les nouvelles techniques, qu’il appelait les énergies du diable. Par ce biais là, je me suis intéressé aux moulins. J’avais donc repéré un moulin sur Bain de Bretagne qui était en ruine depuis très longtemps. Je le trouvais magnifique et je me suis dit « un jour ce moulin là, je le ferai tourner. » Et c’est ce qui s’est passé. A l’hiver 1999-2000 avec les tempêtes, toute la partie sud s’est effondrée. Il ne pouvait pas rester comme ça. Je suis donc allé voir la propriétaire, qui jusque là refusait de le vendre. Elle m’a demandé ce que je  voulais en faire, je lui ai répondu « un moulin », et elle m’a dit « vendu ». Tous les gens qui lui avaient demandé auparavant voulaient en faire une maison et ça elle ne voulait pas.

Tu l’as donc retapé entièrement ?

Oui, ça a été le parcours du combattant mais il n’y avait pas grand chose qui pouvait m’arrêter. Les travaux ont commencé en 2001. J’ai  ensuite travaillé avec l’entreprise Croix, seule véritable spécialiste charpentier amoulageur en France. Le principe c’est de refaire la charpente dans l’atelier, numéroter toutes les pièces, tout démonter, amener sur camion et poser sur place. Les habitants de la commune pensaient qu’on posait juste un toit. Mais on construisait le mécanisme intérieur aussi ! Tout ça s’est fini en mai 2008.

Que produis-tu comme céréales ?

Je cultive du blé meunier, du sarrasin, du lupin doux, du seigle et je vais démarrer l’avoine cette année. Ca donne une rotation assez correcte. Toute la pro-duction a pour vocation,à terme, de passer aumoulin.

Pourquoi t’être tourné vers le bio ?

J’ai toujours eu cette notion d’autonomie de l’exploitation. J’étais déjà anti-engrais, anti-produits, depuis longtemps. J’en mettais un peu parce qu’on nous a inculqué ça à l’école d’agriculture, mais j’y étais déjà opposant. Dès que j’ai pu, je suis passé en bio et quand j’ai vu les nouvelles contraintes environnementales arriver, je me suis dit que c’était maintenant ! Je me suis engagé en 2003 et ça faisait déjà 2 ans que je cultivais bio mais sans être reconnu.

La période de semis a commencé à la Toussaint, comment ça se passe ?

Le matin, je prépare mes semences, je travaille à l’ancienne avec des vieux trieurs. Et puis, je fais des enrobages aux oligo-éléments pour les protéger contre les maladies, avec des produits autorisés bien sûr. L’après-midi, je sème avec un système assez innovant puisque je fais du semi-direct mais pas celui que l’on connaît, le sans-labour. Moi, j’ai un semoir très innovant qui est traîné à l’arrière.

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